MON PÈERE – poezi në frëngjisht nga Faslli Haliti

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Faslli Haliti

ME KETO POEZI JAM PARAQITUR NE FESTIVALIN MEDITERRANEO TE POEZISE NE LODEVE TE FRANCES NE KORRIK 2004 DHE I KAM DEMONSTRUAR PARA PUBLIKUT DHE POETEVE PJESEMARRES NE FESTIVAL /FASLLI HALITI

MON PÈERE

Père est mort,
Les gens autour de nous n’ont pas mis le drapeau en berne,
Nous seuls, ses fils et Mère avons baissè la tête,
Les voisins tinrent clos leur poste de radio,
Ce jour-là les enfants du quartier
Ne vinrent pas jouer dans la cour.

Père est mort.
Les gens autour de nous n’ont pas mis le drapeau en berne,
On ne leur en a pas voulu.
(Et pourquoi donc,
Fallait-il mettre le drapeau en berne pour lui dehors).

Que le monde n’ait pas pleuré à la mort de Père
On ne s’en est aucunement vexé.
Mais que le monde n’ait pas médit de lui
Nous fit le plus grand bien.

ANTIMÉPRIS

Lorsque fut inventée
La charrue,
Pas de mépris pour l’araire,
Notre mépris allait aux accros de l’araire.
Lorsque fut inventé
Le tracteur,
Pas de mépris pour les bœufs,
Notre mépris allait aux accros des bœufs.
Lorsque fut inventé
Le lampions
Pas de mépris pour la torche,
Notre mépris allait aux accros de la torche.
Lorsque fut inventée
La lampe à pétrole
Pas de mépris pour le lampion,
Notre mépris allait aux accros du lampion.
Lorsque fut inventée
La chaussure
Pas de mépris pour le mocassin.
Notre mépris allait aux accros du mocassin.
Lorsque fut inventée
La machine
Pas de mépris pour le chariot,
Notre mépris allait aux accros du chariot.

ET LE CHANT, QU’ÉTAIT-CE ALORS?

Moi
J’ai dû creuser des canaux.
Ce fut avec des chants que je les ai creusés,
Pieds nus,
Affamé,
Ruisselant de sueur.
Moi
J’ai dû assécher des marais.
Et ce fut avec des chants que je les asséchés,
Pieds nus,
Affamé,
Ruisselant de sueur.
Moi
J’ai dû construire des barrages.
Ce fut avec des chants que je les ai construits,
Pieds nus,
Affamé,
Ruisselant de sueur.
Moi
J’ai dû poser des rails.
Et xe fut avec des chants que je les ai poses
Pieds nus,
Affamé,
Ruisselant de sueur.
C’est entendu
Les pieds nus,
La sueur ruisselante,
Ça, à la giguer on comprend,
Mais le chant,
Le chant qu’on chantait…,
Qu’¬était-ce donc ce chant?

AMÈNE – LA – MOI

Amène-la-moi
Ma petite-fille,
Ma fille, d’Athènes
Je deviens risible
En caressant les enfants des autres
Tous les enfants
Dans le quartier,
Dans la rue,
Dans l’escalier,
Dans notre immeuble
Amène-moi ma petite-fille, ma fille,
Ne me laisse pas devenir risible…

DANS MON ENFANCE

Lorsque je voyais l’alouette dans les griffes du faucon,
C’était terrifiant,
Horrible.
Au lieu de son chant printanier
J’entendais au printemps ses cris tragiques.

Mon souhait:
Sauvagement casser des ailes de faucon.
Dans mon enfance,
Ignorant le conseil de Père Hugo :
“ Qui guérit l’aile du faucon
Répond des ses griffes…”
Quelle épouvante,
Quelle horreur,
D’entendre les cris tragiques des oiseaux
Et de ne pouvoir casser tes ailes à toi, faucon!

A L’ENVERS

Dieu
S’ennuya
Il decida de recréer le monde
Le ciel devint mer
La mer ciel
Les oiseaux nagent dans la mer
Les poisons
Volent dans le ciel
Il fit des asters des fleurs
Des fleurs des asters
Les fleurs rayonnent de la lumière
Les asters rependent des parfums
Le soleil
Devint oeil de Polyphème
L’oeil de Polyphème soleil
Le soleil fut aveuglé par Ulysse avec un pieu rougi au feu
L’oeil de Polyphème éclair ey brûle
Il fit des oiseaux
Des avions
Des avions des oiseaux
Les oiseaux jettent des bombes
Les avions des fientes
Les animaux
Devinrent des homes
Les homes des animaux.
Les animaux marchent à deux pieds
Les homes courent à quatre pattes
Les animaux parlent
Les homes bêlent mugissent
Il fit des politiciens des chiens
Des chiens des politiciens
Les chiens parlent
Les politiciens aboient
Il fit des poètes
Des rossignols
Des rossignols des poètes
Les poètes chantent aux somments des chaînes
Les rossignols récitent sur les rampes les tribunes à la radio et à l’écran
Il fit des arbres
Des poisons aux écailles
Des poisons des arbres à feuilles
Les raciness devinrent des branches
Les branches des raciness
Les raciness
Sans fleurs, ni feuilles
Les branches sans raciness
Les raciness
Jouent avec la brise
Les fleurs pourrissent sous terre.

Dieu
Mêla les sens
Déplaça les traits
Il mit les yeux
À la place des Oreilles
Les Oreilles à la place des yeux
Les yeux écoutent
Les Oreilles
Regardent
Il mit la bouche
À la place du cul
Le cul
À la bouche
La bouche pète
Le cull parle.
Les dents
Il les mit à la place des doigts
Les doigts aux dents
Les doigts mordent des coffres-forts des fortunes
Les dents
S’emparent de devises de bureau de douane
Dieu
Plaça le Coeur
À l’estomac au Coeur
L’estomac
Rumine de l’amour
Le Coeur bat affamé
Dieu
À mis la pagaille meme dans les gours
Il fit du dimanche
Jour de travail
Lundi mardi mercredi
Jeudi vendredi samedi
Devinrent les six jours fériés
Il fit de la mort
Une naissance
De la naissance une mort
Les mort renaissent
Les nouveau-nés
Remeurent
Il fit du jour
Une nuit ensoleillée
De la nuit un jour lunaire

Le jour on dort
La nuit on s’addone au jeu
Il fit du mal
Le bien
Du bien le mal
Du Diable
Le Christ
Du Christ
Le Diable…
Les injures aussi furent confondus
Les gens s’injurient à l’envers
Va-t-en
Espèce de
Christ cornu
C’est un Diable
Au Coeur d’or
Les églises
Devinrent des étables
Les étables des églises
Le Diable
Prie à l’église
Le Christ
A
L’étable
Le Christ remourut
Le Diable ressuscita…

SHEGASI

Le village de ma tante.
Ma tante y gardait exprès pour moi
Toute une branche de figues mûres,
Toute une branche du grenadier
Et du mûrier.
Or, je n’aimais guère ma tante,
Parce que ma mere ne l’aimait pas.

Ma tante faisait peu de cas de ma mere,
Elle n’avait d’yeux que pour son frère,
(Mon père à moi)
Et moi
Quoique petit,
Cette différenciation je ne la supportais pas…

Shegasi
Le village de ma tante.
Ma tante ne vit plus à present.
Et moi, meme si ma mere ne l’aimait pas,
Je l’aime depuis et j’y pense tendrement…

ELLE

Elle marchait, foulant la neige de ses souliers noirs.
Parcourant rues,carrefours,trottoirs,
Les jeunes s’envoyaient des boules de neiges.
Les garcons aux filles,
Les filles aux garcons,
Les boules de neiges telles de blanches promesses,
Les rires,
Les cris joyeux
Gelaient dans l;air,
Devenaient flacons de neige.

Elle souhaitait en recevoir
Comme du temps de sa jeunesse,
Or, personne n’y songeait
Comme si la neige était précieuse.

Les enfants ne tiraient pas sur elle,
Le respect dû à une grand-mère.
Les jeunes gens en faisaient autant
Le respect qu’on doit à une maman
Mais soudain une boule de neige vint sur elle
La joie rejaillit,
Quelle bouleversement…

L’HOMME AU PISTOLETE

Lui attend que le vent souffle
Non pour que les arbres se dépouillent,
Non pour que les feuilles jaunes tomber.
Mais pour que le bout du veston
Fasse voir son pistolet.

Lui atend que le printemps arrive,
Non pour semer et rémai colter
Mai pour enlever son veston,
Et fair montrer le pistolet
À la ceinture…

Poemes traduits par: Ilia Lengu